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Les personnes ultrasensibles (ou hautement sensibles) sont souvent considérées comme malades ou anormales, mais en réalité, ces personnes sont juste dotées d’une sensibilité plus élevée. Les personnes ultrasensibles sont souvent victimes d’une mauvaise perception et d’un manque de compréhension de leur état, ce qui peut entraîner des souffrances non-reconnues. Dans cet article, nous explorerons les caractéristiques des personnes ultrasensibles et examinerons les façons dont elles peuvent être aidées, afin de promouvoir une meilleure prise en charge et une meilleure acceptation de leur état.

Ultrasensibilité : qu’est-ce donc ? Si vous avez l’impression d’être un individu très sensible, sachez que ce n’est pas une pathologie et résistez à vos souffrances.
Je suis personnellement très sensible. Je suis sophrologue caycédienne et je me suis engagée à rédiger un billet sur l’ultrasensibilité.

Naturellement, tous les êtres humains sont susceptibles. Dans une certaine mesure. Et vous l’aurez compris, les ultrasensibles sont plutôt du côté plus sensible que la moyenne.
Bien sûr, le sujet de la sensibilité n’est pas vraiment nouveau. Ce qui l’est, ce sont les recherches neurologiques qui ont permis de donner des explications physiologiques pour ce vécu spécial. Et c’est très passionnant…

Souffrance des Ultrasensibles : Quels sont les moyens pour y mettre fin ?

C’est une chose qui caractérise un Ultrasensible… Je me suis senti obligé d’écrire ce post et maintenant que je suis devant mon PC, tout est clair dans ma tête. Mais ce serait plus pratique si je pouvais vous montrer un arbre avec toutes les caractéristiques pour vous présenter l’ultra-sensibilité, ses avantages et ses inconvénients. Parce que je veux à la fois que mon article soit crédible et vous plaise. Comme tout le monde, vous me direz. Sauf que l’intensité de mes perceptions est un peu plus grande que la moyenne…

Ultrasensible ? Pas une maladie, c'est le temps de dire adieu aux douleurs

Pexels

Comprendre que l’ultrasensibilité n’est pas une affection mais des différences neurologiques qui n’ont rien à voir avec la sensibilité.

Cette notion d’ultrasensibilité vient des États-Unis. Une psychologue clinicienne, Elaine Aron¹ qui a défini les principaux critères décrivant cet état émotionnel. Actuellement, les recherches se poursuivent dans plusieurs pays : USA, Chine, Japon, Allemagne, Belgique, Italie et Inde. Je n’emploie pas le terme “hypersensible” pour éviter toute ambiguïté avec les problèmes mentaux. Les Anglo-Saxons parlent d’“hyper-sensitivité” pour les maladies traitées en psychiatrie et de Sensory Processing Sensitivity (SPS) pour décrire les caractéristiques communes de ceux qu’ils appellent “Highly Sensitive Persons”. Afin de ne pas créer de confusion, je souhaite suivre leur exemple et m’exprimer en parlant des “Sensory Processing Sensitive”… ou, tout simplement des ultrasensibles. Vous trouverez nombre d’articles dans la presse ou des blogs de développement personnel sur les hypersensibles, ceux-là mêmes que j’appelle “mes” ultrasensibles.

Le cerveau des ultrasensibles est anatomiquement différent

Si vous vous sentez ultrasensible, ne considérez pas votre état comme une maladie mais comme une distinction biologique. Les études révèlent que 20% de la population mondiale est ultrasensible (les amoureux des animaux s’intéresseront aux travaux fascinants qui ont été réalisés à ce propos² concernant nos amis les bêtes). Certaines recherches génétiques font référence à une évolution liée à la survie de l’espèce : les ultrasensibles seraient des alerteurs tels que les rosiers à l’extrémité des vignes ou les canaris pour détecter les fuites de gaz avant qu’elles ne soient odorisées.

Les ultrasensibles ont des sens plus vigilants et sont plus réceptifs aux stimuli, aussi subtils soient-ils : des lumières trop vives et douloureuses, des sons inaudibles pour la plupart mais insupportables pour les ultrasensibles, des odeurs qui peuvent les faire tomber dans les pommes alors que l’assemblée s’esclaffe, un toucher qui frôle l’étrange pour des parents qui ne réalisent pas que tel tissu synthétique « brûle » littéralement la peau ou que telle étiquette sur un t-shirt est perçue comme une entaille insupportable.

L'ultrasensibilité

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Les ultrasensibles sont souvent qualifiés de « difficiles » par leurs entourages mais ils ne comprennent pas pourquoi étant donné qu’ils sont sincères et qu’en plus ils sont naturellement remplis d’empathie et de valeurs humaines profondes. De telles réflexions peuvent les mener à un vrai désarroi. Sans compter que leur cerveau « fonctionne à plein régime », qu’ils sursautent pour un rien et que leurs émotions sont très intenses, jusqu’aux larmes, souvent vers la tristesse, mais heureusement aussi vers la joie.

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Les recherches génétiques sont encore à leurs débuts³ mais on connaît désormais plusieurs choses sur le fonctionnement différent du cerveau des ultrasensibles : la dopamine est traitée de façon différente et joue un rôle qui les pousse visiblement à s’observer attentivement avant d’agir. Ils ne semblent pas intéressés par les récompenses qui attirent les personnes moins sensibles. Les neurones miroirs ne sont pas plus nombreux mais sont davantage en alerte chez les ultrasensibles, ce qui explique leur forte tendance à l’empathie y compris pour des parfaits inconnus. Enfin, l’hypocampe et  les amygdales jouent un rôle prépondérant dans l’éclosion ou non des émotions. Cette zone est particulièrement dynamique chez les personnes ultrasensibles. Quand j’écris « dynamique », c’est ce qu’on peut observer sur les IRM lors des tests effectués en labo.

Comment cesser ses maux et mener une vie heureuse quand on est hautement sensible ?

Ce qui est important à considérer, étant donné que la sensibilité est liée à la physiologie, c’est qu’il n’existe pas de moyen d’arrêter d’être aussi sensible. Ce serait une vraie perte une fois que l’on comprend les méthodes pour diminuer les souffrances et les innombrables aspects positifs qui font de notre expérience quelque chose de merveilleux. Voici ma trousse de secours à utiliser quand une personne est « affectée ».

A court terme – Trousse de secours :

Fermer les yeux : Il est vital de saisir que la surcharge de traitement de toutes les informations qui bombardent les hautement sensibles les épuise.
En effet, 80 % des informations leur parviennent par la vue : fermer les yeux simplement est le premier soulagement à s’accorder quand on est hautement sensible. Quelques secondes, si on n’a pas trop de temps, peuvent déjà aider à calmer notre système de traitement de l’information. Alors pensez à fermer les yeux régulièrement.

Se retrancher : ce reste une vraie clé d’aide pour les hautement sensibles. Pas besoin de lutter… Partir et se retrouver seul.e. Les toilettes peuvent par exemple être un lieu de refuge ou un autre lieu si vous disposez d’un espace… Mais se retrancher est nécessaire pour retrouver le calme, non pas pour le calme mais pour permettre au système nerveux de respirer un peu. Partir et se demander : « De quoi ai-je besoin à présent ? » Cela peut être une tasse de thé ou autre chose. Pas besoin d’un truc immense. Cela fait du bien.

S’observer avec douceur : c’est-à-dire sans se juger ni s’insulter. Même si l’on analyse tout en permanence, ne pas voir venir le trop-plein et le débordement de la « machine » peut provoquer une situation de panique. Prendre conscience qu’on panique constitue la première étape pour sortir de ce sentiment. C’est un peu comme se retrouver au milieu d’un tourbillon, il est temps de repérer la branche à laquelle s’accrocher pour s’en sortir plutôt que de se laisser emporter par le courant. Et avec notre corps, il y a toujours une branche à disposition : par exemple la respiration.

Respirer est comme attraper la branche qui vous sauvera du tourbillon émotionnel. Certaines études montrent que les hautement sensibles ne réagissent pas très bien aux respirations profondes, alors, écoutez-vous ! Personnellement, ma respiration calmante est toujours reliée à la prise de conscience de mon diaphragme qui monte et descend et du plaisir pris à sentir mes côtes s’écarter sur les côtés. Bien sûr, elles ne bougent pas toutes seules. C’est notre diaphragme qui les fait bouger vers l’avant, s’ouvrir sur les côtés et vers l’arrière. Mais dans notre représentation mentale, il est souvent plus facile de mettre l’intention de bouger dans les côtes. On inspire par le nez (si on n’est pas enrhumé) en sentant ses côtes bouger, les poumons se gonflent. On retient l’air 2 ou 3 secondes et on relâche l’air par la bouche. Comme un ballon de baudruche qui se dégonfle.

Un autre exercice de respiration que l’on peut faire pour s’éloigner du « moment brûlant » quand on est affecté, c’est se concentrer sur son ventre. On inspire par le nez tout en gonflant le ventre et on souffle par le nez tout en rentrant-serrant le ventre. Pendant une minute ça aide. Mais 2 ou 3 respirations suffisent déjà à détourner son attention de la douleur.

Évacuer les tensions et le trop-plein. Exercice de sophrologie que j’adore car il évite de nombreux pétages de plombs. Il consiste à souffler en rentrant le ventre, puis inspirer et tendre tous les muscles en retenant l’air. On observe si des tensions autres que physiques apparaissent et quand on n’en peut plus on expire fort par la bouche en relâchant les muscles : évacuation des tensions.

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La bulle de protection. Je m’amuse beaucoup avec ma bulle mais elle permet d’utiliser l’imagination pour instaurer comme une barrière avec les autres. En présence de personnes qui ne sourirent pas ou semblent hostiles, il faut s’imaginer dans une bulle transparente où le bien peut entrer et où le mauvais peut sortir. C’est un excellent moyen de rester relaxé face aux stimuli.

Mettez fin aux tourments des hypersensibles : Écouter une mélodie qui vous procure du bien-être. Dessinez, écrivez, dansez, préparez un repas ou repeignez un mur… si vous êtes hypersensible, vous avez à votre disposition une solution toute trouvée pour transformer ces ressentis et perceptions en quelque chose. N’hésitez pas, c’est un cadeau pour chasser les idées qui vous taraudent.

Méditer : Oui, bien sûr. Mais attention à la manie des méditations à tout va. Les longues méditations silencieuses et sans mouvement ne conviennent pas nécessairement aux hypersensibles. Sauf peut-être pour vous… N’hésitez pas à choisir des méditations guidées, courtes et dynamiques (les méditations font partie intégrante de la pratique de la sophrologie).

Prendre soin de soi en consacrant du temps :

L’environnement est fondamental pour le bien-être des ultrasensibles. Mais ce sujet mérite un article à lui seul… Prendre soin de l’environnement de votre enfant, par exemple, peut lui être bénéfique. Si vous êtes ultrasensible et que vous avez à ranger, donnez-lui du sens (et c’est tellement agréable !) : c’est bon pour vous sur le plan biologique.

Ne pas se juger et se débarrasser de nos idées préconçues pour s’observer : Je trouve ça génial, et c’est la base de notre Sophrologie Caycédienne. Après 20 ans de pratique, je vois les merveilleux effets de liberté et de tranquillité que cela procure… C’est un travail quotidien, mais il peut être amusant et nous apprend à mieux nous connaitre et à être en harmonie avec nous-mêmes. La vie est imparfaite, nous le sommes aussi, alors autant s’en servir pour avancer plus facilement.

La compassion envers soi-même : Une autre de nos armes à disposition : la bonté envers soi. Je ne peux pas vous apprendre à être gentil en deux lignes… Mais les recherches en neurologie montrent qu’il suffit de s’adresser à soi comme à son meilleur ami pour apaiser notre système nerveux.

Comprendre ses besoins : Une prise de conscience et une expression de ses besoins peuvent être nécessaires. Cela rejoint la Communication Non Violente qui peut vous enseigner comment transmettre ce que vous voulez dire sans offenser l’autre. Au travail ou en famille, il faut être conscient du fait qu’il n’est pas nécessaire de dramatiser pour faire passer un message.

Lire Les Accords Toltèques (de Don Miguel Ruiz) : Le “Ne rien prendre personnellement” est très apaisant quand on s’en souvient et qu’on l’applique.

Retrouver son énergie : En sophrologie caycédienne, nous travaillons sur plusieurs niveaux et sur plusieurs axes, dont l’énergie, qui permet de percevoir ses émotions différemment. La pratique vous fera voir les colères, les tristesses et même les peurs autrement. Toutes ces émotions peuvent être utilisées à notre avantage, si nous apprenons à en jouer comme d’un bel instrument de musique… Sauf que là, l’instrument est aussi notre corps, puisqu’il est impossible d’avoir des émotions sans notre biologie.

L’ultrasensibilité est souvent vécue comme une malédiction, surtout si elle n’est pas comprise ou si aucun membre de la famille n’est dans ce cas. Mais ce n’est pas une tare : être riche intérieurement, chercher le sens des choses, aide beaucoup à mieux comprendre ce qui se passe en soi. Et bien sûr, apprendre à sourire et même à rire des moments sombres.

On sait maintenant que si vous êtes créatif.ve et ouvert.e aux nouvelles idées mais que vos émotions changent fréquemment et que vous avez souvent des réflexes immédiats, il y a de fortes chances que vous soyez ultrasensible. Et quand on sait qu’on conduit une Ferrari, on ne conduit plus de la même façon si on veut continuer à s’amuser. C’est tout ce qu’il y a à dire.

Bien sûr, cet article ne remplace pas une thérapie. Si vous en avez besoin, n’hésitez pas à consulter les psychiatres et les autres thérapeutes spécialisés dans ce domaine. Et si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d’y répondre.

par Catherine Coinçon, sophrologue recommandée du réseau Médoucine.

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A lire aussi :

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  • Hypersensibilité : l’apaiser, la comprendre et mieux la vivre

Références :

  • Test d’Elaine Aron – « Test de grande sensibilité », Hsperson.com.
  • Recherches sur les animaux : « Parallèles entre l’effet interactif de la personnalité hautement sensible et des facteurs sociaux sur les troubles du comportement chez les chiens et les humains », Nature.com.
  • En savoir plus sur les recherches actuelles : Université Queen Mary – Londres : « Voici tout ce que les chercheurs savent sur la haute sensibilité, en 2021 », highlysensitiverefuge.com.
  • Recherches sur le cerveau : « La différence entre le cerveau hautement sensible et le cerveau « typique », highlysensitiverefuge.com.

silencieuses

Q: Qu’est-ce que l’ultrasensibilité ?

R: L’ultrasensibilité désigne une sensibilité accrue aux stimuli externes, qui peuvent être physiques, émotionnels ou intellectuels.

Q: Quels sont les symptômes de l’ultrasensibilité ?

R: Les symptômes de l’ultrasensibilité peuvent inclure des difficultés à gérer le stress, une fatigue chronique, une hypersensibilité au bruit et à la lumière, des difficultés à s’endormir et à rester endormi, des maux de tête et des maux de ventre fréquents et une intolérance au changement.

Q: Comment le traiter ?

R: Il n’y a pas de traitement standard pour l’ultrasensibilité, mais les thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider à gérer les symptômes et à apprendre à faire face aux situations stressantes. Des techniques de relaxation peuvent également être utiles, ainsi que des médicaments dans certains cas.