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L’industrie agro-alimentaire a grandement bouleversé les habitudes alimentaires dans différents pays ces dernières années.

Les terres agricoles sont cultivées de manière plus intensive, on retrouve toute l’année les mêmes produits, et tout cela a des conséquences sur notre manière de nous alimenter.


Toutefois, la transition alimentaire est un concept de plus en plus populaire qui nous invite à changer collectivement notre manière de nous alimenter pour améliorer notre santé et avoir un système agro-alimentaire plus vertueux.

Nous allons en parler en détail aujourd’hui…


1. Définition

Pour définir l’expression de manière scolaire, la transition alimentaire correspond au processus qui permet à une société de modifier sa manière de produire et de consommer des aliments.

On entend parler de différents modèles de transition alimentaire depuis les années 2000 mais tous les grands changements qui concernent l’agriculture et l’alimentation dans l’histoire peuvent être considérés comme des transitions alimentaires.


On peut aussi associer cela au modèle de « transition nutritionnelle » qui a été introduit par plusieurs nutritionnistes dans les années 1990.

La grande différence entre ces deux types de transition est que la transition nutritionnelle ne concerne que les individus, là où la transition alimentaire concerne la société dans son ensemble.


Toutes les parties prenantes de la filière alimentaire (producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs et consommateurs) sont acteurs mais aussi influencés par ces transitions alimentaires.

Les différentes actions qu’ils peuvent mener où les directions que leur indiquent les états forment cette transition à grande échelle.

Précisément, le terme transition alimentaire est souvent utilisé pour décrire la transition qu’ont connu les pays qui ont vécu la révolution industrielle au XXe siècle et que sont en train de connaître petit à petit aujourd’hui les pays émergents.

Cette transition alimentaire que l’on a connu, elle a des aspects positifs, mais aussi des aspects négatifs, et c’est ce que l’on va voir tout de suite.


2. Aspects positifs

Beaucoup de spécialistes ont réfléchi sur aspects positifs et négatifs de la transition alimentaire, le nutritionniste américain Barry Michael Popkin les a par exemple théorisé cela de manière précise.

Il y a selon lui trois phases à distinguer dans cette transition : la première, celle qui s’est passée après la deuxième guerre mondiale pour les anciens pays industrialisés, est marquée par une sortie de la famine due à une hausse de la production et des revenus.


On constate pendant cette phase là une augmentation de la consommation de céréales et, plus spécifiquement, des céréales dites « supérieures » (blé et riz) car ce sont celles qui ont le plus bénéficié des progrès agricoles.

La deuxième phase est ensuite caractérisée par une diversification alimentaire : la consommation de céréales diminue, et la consommation de sucre, de graisses saturées et de protéines animales, notamment de viande, augmente.


On peut mettre cette deuxième phase dans les aspects positifs lorsque l’on réfléchit rapidement car il est toujours agréable de manger de nouvelles choses mais on va voir dans la suite de l’article que cet aspect là est plus négatif qu’autre chose.

C’est d’ailleurs pour cette raison que la troisième phase est une sorte d’inversion des tendances par rapport à la deuxième avec un retour vers une alimentation plus végétale, moins grasse et plus locale.

Certains pays ne passent d’ailleurs même pas par cette deuxième phase, la consommation de viande n’a par exemple jamais décollé en Inde, on dépasse à peine les 5 kilos de viande consommés par an et par habitant, encore aujourd’hui, alors que la Chine, qui est le pays le plus comparable en terme de développement, compte elle 63 kilos de viande consommés par an et par habitant.


Cela est principalement dû à des raisons culturelles, les indiens ayant une vision sacré de la vache pour la plupart, ils sont moins enclin à la manger et il en va de même pour les animaux de manière générale.


3. Aspects négatifs

Les aspects négatifs de la transition alimentaire telle qu’on la décrit depuis le début de l’article sont assez faciles à deviner si vous lisez souvent des articles sur ce site.

Cancer colorectal, diabète, excès de cholestérol qui entraîne des maladies cardiovasculaires, prise de poids… la consommation de viande (et surtout de viande rouge) n’est vraiment pas bonne pour la santé.


Les viandes rouges et transformées qui sont très grasses vous mettent en effet en danger bien plus que vous ne le croyez.

Sans entrer dans le détail, on peut aussi évoquer la présence des nitrates dans ce type de produits, des substances qui favorisent la prolifération des maladies dans votre organisme.


Il n’y a pas que les viandes transformées qui sont dangereuses, les aliments transformés de manière générale sont dangereux pour notre santé.

On en parle longuement dans cet article, les produits transformés qui ont fait leur apparition sont dangereux pour la santé car les industriels y glissent toutes sortes de substances nocives pour réduire les coûts.

En plus de cela, la deuxième phase de la transition alimentaire a des conséquences environnementales désastreuses, le fait de consommer de la viande est une des principales causes du réchauffement climatique.

Déforestation, rejet de méthane par les vaches… on vous laisse lire l’article dédié au sujet si vous voulez en savoir plus.


Enfin, cette diversification alimentaire que l’on a évoqué plus haut amène dans les habitudes alimentaires quotidiennes différents aliments venus de très loin.

Il y a donc de nombreuses émissions de gaz à effet de serre qui sont liées à l’importation de produits alimentaires.

Les importations représentent 54% des émissions de gaz à effet de serre de la France, et l’alimentation y est pour beaucoup.

SI l’on rajoute à cela le fait que ces importations viennent souvent de pays plus pauvres où la production devient intensive pour répondre à la demande, on se retrouve avec un désastre.

En effet, ces aliments poules aux œufs d’or entraînent souvent déforestation, surproduction et même parfois exploitation de population, c’est par exemple le cas des avocats ou du chocolat.

Le fait de devoir toujours importer rend en plus dépendant aux autres pays, ce qui est particulièrement dangereux puisqu’il est impossible d’imaginer ce qu’il va s’y passer.


Les épisodes de sécheresses au Canada ou les terribles événements en Ukraine ont par exemple affectés les stocks alimentaires en France.

En clair, vous l’aurez compris, il est grand temps de passer à la troisième phase et de laisser place à une nouvelle transition alimentaire.


4. Une nouvelle transition alimentaire ?

Beaucoup de gens souhaitent voir un nouveau modèle agricole et alimentaire apparaître.

Les conséquences environnementales et sanitaires du précédent modèle amènent en effet forcément à la réflexion.

Cette nouvelle transition s’appuie sur plusieurs grands axes.


Le premier et le plus important, c’est évidemment la végétalisation de l’alimentation.

Je pense que vous l’avez compris, si notre alimentation a aujourd’hui tant de conséquences désastreuses, c’est parce que nous mangeons trop de viande et de produits d’origine animale de manière générale.


On voit donc de plus en plus de végétariens et même de végétaliens apparaître.

Il y a aussi différents nouveaux régimes qui permettent aux gens de manger moins de viande en y allant en douceur.

On peut citer le fléxitarisme qui consiste à manger très rarement de la viande de bonne qualité ou le pecscétarisme qui exclut la viande mais fait la part belle aux produits de la mer.


D’un point de vue systémique, les choses bougent tout de même assez lentement, on ne va pas se mentir, mais il y a tout de même de plus en plus d’alternatives végétariennes qui sont proposées dans les restaurants ou dans les cantines.

Il y a encore quelques réticences par rapport aux repas végétariens dans les cantines à cause de quelques croyances qui sont totalement fausses.


L’idée selon laquelle il faudrait absolument donner de la viande aux enfants pour qu’ils n’aient pas de carences en protéines ou que leurs muscles se forment correctement est complètement fausse.

Un régime végétarien variée et équilibrée couvre tout ce dont un être humain a besoin quelque soit son âge.

Le fait de mettre des repas végétariens dans les cantines est très judicieux, les enfants prennent comme cela l’habitude de manger des repas sans produits d’origine animale dès le plus jeune âge et n’ont pas à changer leurs habitudes à l’âge adulte.


De nombreuses personnes des générations précédentes ont grandi avec l’idée qu’un repas végétarien, c’est quelques légumes fades, que ça ne rassasie pas, et que ce n’est pas nutritif, on ne peut pas se permettre cela pour les générations futures.

L’urgence des problèmes environnementaux nous empêche en effet de continuer ainsi, que ce soit pour la question de l’alimentation végétale, mais aussi pour la consommation locale,


un autre grand axe de la nouvelle transition alimentaire.

Pour régler ce problème, il y a aujourd’hui beaucoup d’initiatives qui vous permettent de changer de manière de consommer à l’échelle individuelle.

AMAP, vente directe à la ferme, marchés locaux… il y a différentes structures qui vous permettent des produits qui ont poussé près de chez vous.


Cela vous permet de vous assurer de la provenance des produits et même de discuter avec les producteurs pour connaître leur manière de travailler, leurs préoccupations…

Encore une fois, ces initiatives individuelles sont importantes mais elles ne suffisent évidemment pas à régler tous les problèmes, la France ne produit pas assez de nourriture pour subvenir aux besoins de toute la population.


Pour changer cela, l’État doit évidemment plus soutenir les agriculteurs, la profession est en réelle crise, il y en a de moins en moins chaque année, les salaires sont de plus en plus précaires, on s’inquiète même de la recrudescence des suicides dans la profession.

Et en plus de permettre aux agriculteurs de faire leur métier dans de bonnes conditions, il faut aussi que l’on réapprenne collectivement à manger les produits locaux.

Manger des tomates toute l’année en France, ce n’est pas possible, et il faut l’accepter, il y a plein d’autres fruits et légumes locaux qui n’attendent que nous et qui nous permettent de varier tout au long de l’année.

Pour varier les plaisirs tout au long de l’année, il y a quelque chose de très utile que l’on appelle les saisons (la nature est bien faite quand même !)


En effet, respecter les saisons est une autre chose importante dans la transformation de notre alimentation.

En respectant les saisons, on préserve l’environnement car lorsque des produits sont vendus hors-saison, c’est qu’ils ont été cultivés sous des serres chauffées qui ont des un impact environnemental désastreux.

En plus de cela, les produits qui sont cultivés hors saison ont moins de qualités nutritionnelles que les produits cultivés de manière naturelle.


De quoi préserver notre santé, chose que l’on peut faire aussi en consommant des produits bio.

Eh oui, c’est le dernier aspect de la transition alimentaire que l’on évoque dans cet article mais ce n’est pas le moins important.

Au-delà du fait que l’utilisation de pesticides mettent en danger notre santé lorsque nous consommons les produits, elle met surtout en danger les producteurs et les populations agricoles qui inhalent ces produits en continu.


Il y a des zones agricoles en France où certains cancers sont beaucoup plus présents, uniquement à cause de l’utilisation des pesticides.

En plus de cela, l’utilisation de pesticides entraînent perte de biodiversité, pollution des eaux, contamination des sols… un vrai désastre environnemental.

Consommer bio à l’échelle individuelle fait donc une vraie différence, pas uniquement pour vous, mais parce que vous encouragez les producteurs qui essayent de faire les choses bien à continuer dans ce sens.

Au niveau global, on ne peut qu’espérer que des changements structurels vont être opérés pour faire la part belle aux aliments issus de l’agriculture biologique et les rendre accessible à toutes et à tous dans les années à venir.


Conclusion

Il y a encore de nombreuses choses dont on pourrait parler : gaspillage alimentaire, utilisation des emballages… l’industrie agro-alimentaire est responsable de bien des méfaits, on va s’arrêter là pour ne pas rendre l’article trop long.

La principale chose à retenir finalement, c’est que des solutions sont possibles.


A travers les différentes aspects que l’on a évoqué dans l’article, nous voyons des lueurs d’espoir apparaître.

De manière générale, le système alimentaire dans lequel nous sommes actuellement est destructeur, que ce soit pour notre santé ou pour l’environnement.


Ce qu’il faut donc accepter dans cette idée de transition, c’est que les choses vont changer, nous n’irons sûrement plus dans des énormes supermarchés ou dans des enseignes hyper industrielles comme c’est le cas aujourd’hui, et c’est une très bonne nouvelle !

Les nombreux indicateurs et autres publicités que l’on voit apparaître depuis quelques années sont pour la plupart des changement cosmétiques, un changement bien plus radical est nécessaire.


La transition alimentaire individuelle de beaucoup de gens a de toute façon déjà commencé, quand est-ce que vous consommez la vôtre ? 😉

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